Boris Charmatz est danseur. Il invente des cadres et y dépose des idées : Bocal (2002-2004) école nomade et éphémère, pour transmettre sans maître. L’association edna (1997-2009), boîte à outils organisant spectacles, expositions, films, résidences. Et depuis 2009, le Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne, renommé Musée de la danse, qui abrite du temps (préfiguration), des débats (expo zéro), des expositions (héliogravures), des écritures et des voix (rebutoh). Chacun de ces cadres est pour lui l’occasion d’élargir les manières de produire, de transmettre et de penser la danse.
Donc Boris Charmatz est danseur. Avec Isabelle Launay, il a cosigné Entretenir/à propos d’une danse contemporaine (Les Presses du Réel/ 2003). “Je suis une école”, paru aux éditions Les Prairies Ordinaires est un livre-laboratoire signé au nom de beaucoup.
D’ailleurs, Boris Charmatz est danseur. Aatt enen tionon (1996) est une pièce verticale avec des lettres en trop, héâtre-élévision, un spectacle dans un téléviseur, auquel des lettres manquent, La danseuse malade (2008), une chorégraphie avec Jeanne Balibar, en toutes lettres, dans un camion.
Boris Charmatz est aussi danseur. Il improvise régulièrement avec Saul Williams et sa voix, Archie Shepp et son saxophone, Médéric Collignon et sa trompette, ou encore Steve Paxton.
Enfin, Boris Charmatz est danseur : pour Odile Duboc, Meg Stuart, Pierre Alferi, Fanny de Chaillé. Avec Raimund Hoghe et Julia Cima (Régi, 2006). Avec des idées, des lettres, des corps, des lieux.
Photo @Caroline Ablain